• Le dieu oiseau ou jusqu'où peut aller l'horreur dans un univers de fantasy Young Adult ? #PLIB2019

    Le dieu oiseau ou jusqu'où peut aller l'horreur dans un univers de fantasy Young Adult ?

    Le dieu oiseau ou jusqu'où peut aller l'horreur dans un univers de fantasy Young Adult ?

    écrit par Aurélie Wellenstein // Roman fantasy français // publié en mars 2018 // édition Scrineo // 336 pages 

    Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l’île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d’orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires.
    Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses.
    Enfin, la nouvelle compétition est sur le point de commencer. L’occasion pour Faolan de prendre sa revanche.
    Sa vengeance aura-t-elle le goût du sang ?

    Le dieu oiseau ou jusqu'où peut aller l'horreur dans un univers de fantasy Young Adult ? #PLIB2019

    Parlons enfin de cette lecture que j'avais classé deuxième dans mon top 5 des finalistes du PLIB 2019 ! Le dieu oiseau n'est certainement pas un livre que je conseillerais pour tous. L'univers, tel que le laisse deviner le résumé, est loin d'être le monde des bisounours. C'est sombre, dark, violant et la psychologie des personnages est mise à rude épreuve tout au long de leurs aventures. Le héros se voit désigné champion de son clan, prêt à concourir dans ce jeu cruel, où tout est permit, pour survivre mais aussi redorer son nom bafoué par son ancien maître. C'est très rare dans la littérature Young Adult, de voir la psychologie d'un héro être à ce point détaillée et mise en avant. Car tout le long de l'histoire, Faolan a des visions et tout le long, on se demande si il va devient fou ou si il l'est déjà. En plus dans le contexte d'un jeu de survie, le suspens et le besoin de découvrir jusqu'où peut aller Faolan pour gagner monte crescendo, chapitre après chapitre.

    Ce n'est pas pour rien si ce livre a tant marqué ses lecteurs. Aurélie ne censure rien, les batailles, les morts, sa sombre politique, tous sont décris en détails. Je reviens un instant sur les recoins de la psychologie de ses personnages qui est vraiment l'aspect que j'ai préféré du roman. Faolan est sans conteste, un héro qui marque les esprits. Sa relation destructrice avec son ancien maître revient constamment le hanter et la façon dont l'autrice amène le sujet questionne le lecteur sur l'état du héros. Car plus on avance, plus il y pense, plus on a de détails sur ce qu'il subissait en tant qu'esclave. Le fait qu'il n'arrive pas à l'oublier m'a notamment permit de constater sa dépendance qu'il a développé envers son tortionnaire. J'en suis même venue à me demander si au fond, il n'y avait pas une forme d'amour destructrice derrière. Surtout dans le dernier quart du roman où Faolan perd de plus en plus la tête.

    Tout le déroulé de la quête s'ouvre sur une question de confiance à laquelle aspire le héro. L'autrice amène le lecteur à se questionner sur l'horreur d'une telle politique, sur la dictature, sur l'abus de pouvoir et également sur le fait que les premières impressions peuvent être trompeuse et cela, pas seulement envers les personnages, mais nous aussi en tant que lecteur investi dans son monde. Les retournements de situations ne sont pas toujours prévisibles et parviennent souvent à surprendre de bien des façons. 

    Ce qui m'a un peu refroidi pour le nommer numéro un devant "la fille qui tressait les nuages" pour le PLIB 2019, c'est le manque de compassion que je pouvais ressentir pour certains personnages. Leurs réactions n'étaient pas forcément celles que j'auraient eu moi personnellement, mais aussi, le fait que pour une quête si dangereuse et qui demande tant de préparations pour ses participants, Faolan avance avec beaucoup de chances, lui qui était si peu préparé par rapport à ses adversaires. Alors certes, il y a une question de divinité et de croyance, mais parfois, j'ai trouvé ça un peu gros...

    Pour finir, outre le style diablement efficace d'Aurélie pour nous faire entrer dans son histoire, j'ai beaucoup aimé l'explication du titre du livre dans les derniers chapitres et la façon dont toutes les inquiétudes et les questions de Faolan, ainsi que de son peuple, prennent sens. C'est le genre de final que j'adore dans un livre, propre, réfléchit, carré et qui définit clairement qu'il ne peut pas y avoir de suite. D'ailleurs j'ai trouvé que tout le récit était carré et suivait un fil rouge bien pensé du début à la fin. 

    C'est donc sans le moindre doute que je vous conseillerais cette lecture mais attention aux âmes sensibles !

    Le dieu oiseau ou jusqu'où peut aller l'horreur dans un univers de fantasy Young Adult ? #PLIB2019

     16,5/20

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