• La fille-sortilège (littérature fantasy 2013) ou quand t'apprends que tout ce en quoi tu croyais n'est que mensonges !

    La fille-sortilège (littérature fantasy 2013) ou le syndrome du personnage secondaire qui méritait son propre One-Shot (Arkadi) !

    La fille-sortilège (littérature fantasy 2013) ou le syndrome du personnage secondaire qui méritait son propre One-Shot (Arkadi) ! 

    Sorti en février 2017 // écrit par Marie Pavlenko // roman fantasy français // édition folio SF // 448 pages

    Érine pensait avoir tout perdu lorsqu’elle a été rejetée de la Cité des Six par les Clans, en devenant une orkla. Pourtant, elle a réussi à survivre grâce à Malcor, le déterreur de cadavres mais à la mort de celui-ci, c’est à elle de prendre la suite. Cependant, sa vie risque d'être à nouveau bouleversée suite à des rumeurs qui courent en ville. En effet, après d’étranges phénomènes qui se sont produits chez les différents les Clans : épidémies, pénuries… on raconte que la magie serait en train de disparaître, mettant la Cité des Six en péril.

    La fille-sortilège (littérature fantasy 2013) ou le syndrome du personnage secondaire qui méritait son propre One-Shot (Arkadi) !

    On poursuit mes avis sur mes dernières lectures avec "la fille-sortilège", un one-shot fantasy français qui avait reçu le prix Elbakin dans la catégorie jeunesse en 2013. Alors jeunesse, jeunesse... je suis désolée mais le livre est quand même sacrément sombre pour de la jeunesse. Je peux comprendre qu'écrit à la première personne, avec une jeune fille de 17 ans comme héroïne dans un univers fantasy, ça puisse faire penser à de la jeunesse, mais personnellement, un public Young Adult serait plus approprié je pense. On a quand même pas mal de scènes de tortures, de batailles sanglantes, des mains et des bras coupés ou transpercés, avec des descriptions bien hardes de tout ça donc public jeunesse... pas sûr. L'autre chose qui me fait dire que ça n'a rien d'un livre jeunesse, c'est le style d'écriture très soutenu de l'auteur qui nécessite, comme pour "l'enfant de poussière", d'un bon dictionnaire pour sa lecture ! Enfin ceci-dit, j'ai adoré le style d'écriture et c'est par ce billet là que je suis pleinement entrée dans l'ambiance sombre et magique de Maris Pavlenko ! Je dirais même que j'ai trouvé sa plume très poétique par ses choix de mots recherchés et fluides à la fois avec un rythme entraînant dans la lecture du texte ! L'ambiance était tout de suite présente, angoissante et morbide à la fois puisque la première scène se passe dans un cimetière. Les descriptions de la cité des Six et des personnages m'ont aussi fait un peu penser à du Tim Burton en mêlant ce côté poétique dans l'écriture et la magie mais aussi horrifique dans les actes des personnages en plus de leurs physiques originales et leurs caractères hauts en couleurs. 

    Du côté des personnages maintenant, comme je le disais plus haut, la narration est à la première personne et l'on suit donc le point de vu de l'héroïne Érine. Au début de l'histoire, on sait qu'effectivement, elle a été bannie de la cité des Six en vivant dans le quartier nord des Orkla, ceux qui ne sont plus les bienvenus dans aucun des six clans que sont les Sourciers, les Façonniers, les Couteliers, les Planteurs, les Guérisseurs et les Dresseurs. A l'origine, la famille d’Érine fait partie du clan des dresseurs sauf que chaque année, les apprentis ont la possibilité, lors de la fête de l'échange, de choisir de quitter son clan pour un autre et c'est ce qu’Érine avait choisie de faire lors de ses 14 ans dans le but de rejoindre le clan des Guérisseurs. Malheureusement pour elle, chaque clan a un conseiller qui le gère. C'est à lui que revient la décision d'accepter ou non ce nouvel adepte et si il refuse, la personne est alors bannie de la cité et se doit de vire comme Orkla. Vivre comme Orkla n'a rien de drôle car même si vous avez la possibilité de circuler librement dans la cité, vous n'y avez aucun droit, aucun logement, vous y êtes mal vu, vous devez vivre soit dans le quartier sud soit dans le quartier nord des Orklas qui se trouvent aux extrémités de la cité. Vous n'avez pas non plus le droit aux soutiens de santés et aux paniers livrés de provisions pour chaque citoyens qui réunissent les efforts des six clans. Car dans la cité des Six, il n'y a pas d'argent qui circule, juste du troc avec des produits plus ou moins prestigieux selon votre rang dans le clan. Les six clans sont chargés de s'occuper de matières premières différentes et grâce à leurs productions, on leur offre un panier qui réunit nourritures, vêtements, objets en tous genres.. Par la suite si une personne cherche quelque chose en particulier qu'il n'a pas, il peut l'échanger contre un produit qui a à peu près la même valeur. Pour produire, chaque clan a besoin de convoquer la magie afin de fournir un travail de qualité et cette magie s'utilise en cercle de plusieurs personnes avec des incantations propres à chaque clan. En revanche, chez les Orklas circule une monnaie, trop pauvre pour la cité des six, qu'ils utilisent pour se payer un logement et de la nourriture mais le troc est aussi d'usage. Les quartiers restent oubliés et très sales à côté de la beauté de la cité qui semble parfaite en tout point, du visuel à son organisation politique et sociale.

    Du coup pour en revenir aux personnages, Erine vie chez les Orklas depuis ses 14 ans, on sait que lorsqu'elle a quitté sa famille, elle a rencontré un certain Malcor qui l'a initié à la vie de Orkla. Ils ont travaillés en équipe, vécus ensembles et eu une relation importante pour Erine qui a du mal à se faire à sa disparition. Pour combler ce manque, elle a rencontré quelque jours plus tard, un garçon difforme qu'elle a sauvé et décidé de prendre sous son aile, Arkadi. Autant vous le dire tout de suite, j'ai adoré le personnage d'Arkadi, c'était même mon préféré car, grand confident de l'héroïne, c'est aussi quelqu'un de loyal, qui est une vraie pile électrique à bouger de partout, qui sait réfléchir et qui est débrouillard en plus d'avoir toujours le mot pour rire malgré sa situation de vie délicate et l'abandon de sa famille à cause de son physique. Bref j'ai eu un grand coup de cœur pour lui ! Donc Erine et Arkadi est notre duo inséparable qui vivent et travaillent ensembles et c'est une vraie amitié touchante et réelle qui les lient, pas de relation amoureuses entre eux. Parmi les autres personnages qui m'ont marqué, il y a également Naria, fille du conseiller du clan des guérisseurs qui se fait bannir après avoir échoué lors de fête des échanges en demandant à rejoindre les Façonniers. C'est un personnage qui cache beaucoup de secrets et refuse de les dévoiler alors qu'ils sont liés à la crise que traverse la cité. Lorsqu'enfin, elle accepte de parler, on comprend son silence et son histoire est aussi tragique qu'horrible ! Il y a également Chiros, un ancien esclave qui possède la capacité de prédire le futur et justement, il prédit la fin de la cité des Six sans toutefois préciser comment jusqu'à ce qu'il décide de faire confiance à Erine pour cela. Enfin et je vais en rester là car les personnages sont nombreux quand même, les jumeaux Sootar et Loltar qui travaillent sous les ordre d'une certaine Diulé qui elle aussi, reste mystérieuse de l'apparition de son nom au début de l'histoire, jusqu'à son apparition au moment propice dans le dernier quart du bouquin.

    Ce que j'ai apprécié avec tous ces personnages, c'est qu'ils ont tous une part de mystère en eux, tous sauf l'héroïne comme on suit son point de vue. Chacun ont un passé douloureux qu'ils aimeraient oublier, des conditions de vie difficiles et une part de responsabilité dans l'action des choses et le déroulé de la trame. Puis il y a les conseillers, qui sont présentés comme imbus de leurs personnes et qui ne cherchent qu'à prendre le pouvoir sur l'importance de son clan. Le conseiller Pamar du clan des Guérisseurs, est le plus important dans l'histoire car il est présenté comme l'antagoniste principal. C'est un antagoniste intéressant puisque derrière ses actes horribles, il a des bonnes raisons, il ne cherchait pas forcément à faire le mal, il est même persuadé après la révélation public de tous ses vices, qu'il est dans le juste, que ses actes étaient nécessaires pour parvenir à sa noble cause. Vous le savez, ce sont souvent mes antagonistes préférés. Ceux qui ne font pas le mal juste pour être méchant et obtenir le pouvoir pour lui-même mais qui le font pour une cause qui est juste, sauf qu'ils le font mal et ils n'en ont pas conscience. Ils se révèlent alors plus complexe qu'il n'y parait et Pamar l'est.

    Par ailleurs un des reproches que j'aurais à faire, c'est sur le nombre de mort qu'il y a dans le livre et oui, cela concerne les conseillers car au final, il n'y en a qu'un sur les six qui survit ! Alors certes, l'auteure termine son histoire sur une ouverture, vouloir protéger et faire évoluer la cité vers une politique ou chaque citoyen serait égaux et libre de faire ce qu'il veut sans conseiller pour décider de quoi faire pour tous. Ah bah tien, c'est pratique que cinq d'entres eux meurent dans la bataille finale pour éviter toute confrontation sur le sujet et que le seul qui reste est d'accord pour cette évolution ! J'ai été assez déçu de ce constat car certains conseillers auraient mérités de survivre d'autant que plusieurs avaient l'air de se montrer raisonnables et auraient pus évoluer dans ce sens. Par contre, d'autre morts méritaient bien de mourir eux ça oui ! Pas qu'ils soient non plus insupportables mais ils étaient justes idiots et incapables d'envisager le changement et de prendre une quelconque décision par cette barbarie qui se déchaînait tout à coup sous la peur. Bref des imbéciles imbus de leurs personnes et là dessus, je rejoins l'avis de l'héroïne sur eux ! Et il y a eu LA mort la plus déchirante du livre, celle que j'aurais voulu éviter car le personnage laissait derrière lui tellement de tristesses et de douleurs à ses proches que j'en ai eu des larmes aux yeux en la lisant ! C'est très franchement la scène pour laquelle j'avais le plus envie de tuer l'auteure !

    Donc voila, une fin ouverte, peut-être un peu trop car du coup, on envisage une suite alors qu'il n'y en aura pas, des personnages trop attachants et qui me manquent déjà, une trame fluide dans ses révélations car finalement, toutes les affaires dans lesquelles sont mêlés nos personnages sont liées entres elles et enfin un riche vocabulaire qui permet une agréable lecture de cet univers sombre ! 

    La fille-sortilège (littérature fantasy 2013) ou quand t'apprends que tout ce en quoi tu croyais n'est que mensonges !

    17/20

    Et vous ? Connaissez-vous ce livre ? Qu'en avez-vous pensé ?  

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