Roman français 2018 / écrit par Céline Chevet / édition du chat noir / fantastique/fable japonaise / jeunesse / 288 pages / #PLIB2019 #ISBN9782375680797

Dans la lignée de mes lectures en lien avec le prix de l'imaginaire booktube, je vous présente aujourd'hui un de mes derniers coups de cœur littéraire ! "La fille qui tressait les nuages" est avant tout destiné à un public Young Adult mais tout le monde peut et se doit de lire ce petit bijoux qui s'inspire tout droit des fables japonaises. Je suis souvent sensible à tout ce qui sort de la maison d'édition du Chat Noir. Moi qui lis peu de Young Adult et de jeunesse, je sais que les auteurs et les livres publiés ici me déçoivent rarement et encore une fois, la magie a opéré ! 

Dès les premières lignes, ont sent toute la poésie qui se dégage du style d'écriture de l'auteur. A la fois, simples et efficaces, les mots sont choisis avec soins et nous transportent dans une ambiance très japonisante qui nous permet de tout de suite rentrer dans l'histoire. Si je n'ai malheureusement pas pu lire "Comment le dire à la nuit" de Vincent Tassy, sortie dans cette même maison d'édition, à temps avant l'envoie de mes votes pour mes cinq sélectionnés, je suis tout de même ravie de voir compter celui-ci parmi mes choix au vu de ce grand coup de cœur. 

Nous allons suivre une bande de quatre amis que tout oppose à première vue. Julian, Souichiro, Haru et Akiko. Déjà rien que ça moi, j'accroche, vous le savez quand ça concerne une bande d'ami ou une équipe que l'on va suivre, ça a tendance à me plaire et encore plus quand rien ne les destine à rester ensemble. Les quatre personnages sont très différents, leurs évolutions, leurs caractères et leurs psychologies sont suffisamment détaillés pour que l'on puisse rapidement choisir son favori et comme je suis quelqu'un de faible, je me suis laissée attendrir par le bad boy de la bande, Souichiro. Ça fait toujours plaisir de voir ce genre de personnage qui parait cliché dans un premier temps, mais bien plus profond ensuite dans la littérature Young Adult. Souichiro, c'est le genre de protagoniste qui va droit au but lorsqu'il a quelque chose à dire, qui n'a pas honte de parler librement de sexe avec ses amis ni à afficher ses fantasmes sur sa prof préférée et qui a son lot de mystère autour de lui. On le sait dès les premières pages, Julian, notre héros, a des trous de mémoire suite à un traumatisme mais il (et nous aussi du coup) ignore lequel. On devine cependant très vite qu'une personne est au courant de tout ce qui s'est passé à ce moment-là, Souichiro. Alors certes, il serait plus facile de lui demander directement ce qu'il s'est passé ce jour-là, fin de l'histoire, mais la complicité et la confiance sans faille que voue Julian envers Souichiro font que l'interroger à ce sujet devient compliqué pour notre héros. D'autant que l'on sait également très vite que cela concerne la mort de la sœur de son ami qui était aussi sont premier grand amour.

C'est sans compter sur l'aide des deux filles de la bande, Haru et Akiko qui entourent nos deux garçons et pour elles aussi, chacune a un rôle très précis à jouer dans la bande. Si au fur et à mesure, Akiko prend de plus en plus d'importance dans l'histoire, on devine également rapidement que Haru cache aussi sont lot de secret. Ce qui me plait avec le personnage de Haru, Akiko étant pour moi, un peu trop stéréotypée, c'est également tous les secrets qu'elle semble cacher et le fait qu'elle porte le même nom que la sœur décédée la rend encore plus mystérieuse et intéressante (même si elle est parfois peste dans ses réflexions, j'adore). Pour tout vous dire, Julian et Akiko, à côté des personnages énormes que représentent Haru et Souichiro, sont facilement oubliables. Par ailleurs, cela fait de Haru et de Souichiro, des personnages qui entrent directement dans mon top 100 de personnages de fiction (top que je devrais songer à reprendre non ?) favoris tant leurs concepts m'ont plus.

A côté d'eux, nous avons également les familles et les proches de notre petite bande en plus d'autres personnages qui apportent chacun un lot de réponse aux questions que l'on se pose. Je trouve vraiment le secret de famille très bien trouvé et reste plus ou moins entier jusqu'aux dernières pages, nous entraînants à travers les derniers chapitres vers des retournements de situation très bien trouvés. Quelques unes peuvent être assez prévisibles car ça reste de la littérature Young Adult, mais dans l'ensemble, le plus gros du mystère reste jusqu'à la fin ce qui est un très bon point pour nous, lecteur. De même que l'explication du titre, qui nous est révélée tout au long de notre lecture, qui résume très bien le centre de ce secret de famille chez les Sakai. On comprend parfaitement ce choix à la fois très poétique et philosophique, à l'image de l'histoire.

Par ailleurs, j'ai tout de même un bémol sur la fin, le fait que l'épilogue reste du point de vue de Souichiro sans que l'on ne sache ce qu'il est advenu de Julian et de Akiko (la pauvre, jusqu'au bout elle en verra de toutes les couleurs). D'un certain côté, sans pouvoir vous en dire davantage, je comprend ce choix mais d'un autre, j'aurais bien aimé savoir ce que ces deux-là sont devenus car ça me laisse juste avec un gros point interrogation, encore plus après les actes de Julian (comprendront ceux qui l'auront lu). 

Néanmoins, ça reste une excellente lecture, que vous soyez passionnée ou pas par la culture japonaise, je vous la conseil fortement !

17/20

Et vous ? Connaissez-vous ce roman ? Qu'en pensez-vous ?